Le tango du confinement
Emmanuelle Jamme • 1 mai 2020
Le tango dansé, dessiné, confiné
Dessiner le vivant, dessiner le tango, c’est s’interroger.
Quelle technique, quel outil, quel papier, quel format ?
Dessiner la vie, capter le mouvement, saisir l’instant, poser une ligne, une trace, une tache. Tourner autour, revenir, enrouler le bras, glisser le pied, écraser les métatarses, s’écarter, se rapprocher, puis tracer, jeter, ripper... L’encre glisse, la craie s’écrase, le fusain s’agrippe au papier. La main se crispe, relâche, s’emporte, la deuxième main vient en renfort, raconte l’autre, l’accompagne, danse avec elle. Prendre en compte l’espace, le cadre, le format du papier, et laisser chaque figure s’exprimer sur la scène.
Dessiner sans relâche, regarder la contorsion, dire l’enroulement, observer la pirouette, et raconter ainsi l’histoire des danseurs.
Il faut chercher longtemps comment capter le vivant qui s’exprime.
Au départ nous étions plusieurs artistes à dessiner pendant le cours de tango argentin de Bernard Zamora et ses élèves à la Colonie espagnole de Béziers. A partir du début du confinement, j'ai dessiné devant mon écran d'ordinateur grâce aux vidéos de Patrice Barthes et Audrey Anselmi de Aetb Tango : confinés eux aussi, ils filment leur tango quotidien.
Tout au long de ces séances de travail, mes dessins se sont accumulés pour former plusieurs séries. Cette accumulation a donné lieu à deux petits films en stop motion, puis à un montage de dessins filmés.
Voici le résultat de ce travail.